Dilution est un beau et fascinant recueil de poésie de Mandin paru sous une magnifique couverture séduisante, chez les éditions Lanore à Paris. En 35 textes poétiques et en 156 pages. Cette œuvre est précédée par quatre autres chez la même maison d’édition. On cite :
-Réminiscences Paru en 2080
-Capharnaüm Paru en 2011
-Inutile paru en 2012
-Les Fatrasies d’Eris Paru en 2014
Mandin est un écrivain français. Il a édité quelques très belles et captivantes œuvres dans la poésie contemporaine. Il est influencé par la littérature française classique en particulier celle de Baudelaire. Et dont la mélancolie et la tristesse attire sa plume. Elle fascine son âme au long de ses œuvres.
Dans ce livre Mandin traite la relation entre l’écriture et la lecture. Il fait de cette relation une relation intime, sensationnelle en outre une relation amoureuse, passionnelle, de fusion et de dilution .Il symbolise l’écriture par le personnage du poète. Et quant à la lecture il la symbolise par le personnage de la lectrice. Une lectrice qui se varie d’une couleur à une autre et d’une saveur à une autre. Le poète élargit cette relation. Et il la rend plus vaste, et plus universelle.
Une dédicace à une lecture universelle : ‘A ma lectrice de mille regards
Mandin dédie son livre à une lectrice de multiples regards. C’est comme il veut dire que sa poésie est universelle. Et qu’elle touche à toutes ses lectrices du monde.
Dans ce recueil le poète dessine et présente sa lectrice sur une scène de théâtre. Où l’héroïne n’est autre que sa fidèle et sa bien-aimée la lectrice. Qui dévoile ses secrets. Et qui déshabille ses émotions et ses sensations. Il se met dans une relation sensationnelle avec sa lectrice qui symbolise la lecture. Et qui est en relation de dilution, avec l’écriture.
Le mariage de la poésie et de la prose dans ‘ Dilution’
Dans ce recueil Mandin marie la poésie à la prose. Car on trouve de la poésie et on trouve de la prose, veut-il nous écrire un recueil de poésie suivie d’un petit essai ? Deux genres qu’il maîtrise très bien.
Le contenu est beau, captivant profond et symbolique
Tout au long de la lecture du livre le lecteur ou la lectrice part dans une évasion délicieuse et captivante. Le poète chosifie ses personnages. Et il personnalise ses objets. Il jongle avec ses mots, ses émotions et avec ses délires poétiques dans un style qui incarne une vision philosophique. Là où on valorise et on traite une relation dialectique entre l’écriture et entre la lecture. Une merveilleuse dualité qui représente le processus d’une vie qui continue. Et qui nous enfante des merveilles littéraires s’alimentant de la sensualité humaine.
Les figures de style, sont différentes.
Notre poète s’évade dans des différentes figures de style durant sa création littéraire
Adoptant la composante d’analogie (la comparaison, la métaphore, la l’allégorie, et la personnification)
On trouve aussi d’autres figures de style chez le poète comme la chosification, l’ironie et l’insistance
Une dilution qui s’étend tout au long de l’œuvre de Mandin.
Tout au long de son œuvre Mandin parle de dilution entre le poète et sa lectrice. Il nous décrit bien la scène poétique où se déroute le dialogue de cette dualité qui symbolise l’écriture et la lecture.
Page 18…’ son corps se dissoudre dans les eaux de l’existence’
…’ me dire qu’Elle lit mes mots avec ses regards’
Page 19’ qu’ai-je à faire de ses souvenirs qu’elle dilue dans les miens’
Page 55 :’ il se dilue dans ses spasmes,
Se dilue dans sa salive
Se dilue dans son orgasme…
Page 82 :’ Ma lectrice est diluée dans le temps des horaires’
Page 87 :’ dilution du poète dans sa lectrice’
Page 152’ cette lectrice diluée dans l’écriture
Mandin insiste sur cette relation poète lectrice, veut-il dire que l’existence est basée sur deux forces contradictoires qui s’attirent par l’aimant de l’amour. Cet amour qui veille à la continuité de l’écriture et à celle de la lecture ainsi à l’existence?
Mandin utilisé souvent dans son recueil plusieurs mots tristes et tragiques comme : la mort, la déchirure, la rupture, le sang, la mélancolie. Et souffrances. Et là on déduit que notre poète est mélancolique. Est-elle la mélancolie du poète et du penseur qui tend vers la perfection des valeurs morales et humaines et de toutes les choses de la vie ?
Le gommage chez le poète est une réaction d’une déception amoureuse ou une réaction d’une volonté rebelle ?
Dans ce recueil le poète a utilise la gomme pour effacer tout. En réalité on ne peut pas effacer tout. Car notre mémoire est là, elle ne laisse rien passer. Comme disait le philosophe grec Lucrèce’ Rien ne se perd tout se transforme’ Nos expériences dans la vie, sont enrichissantes et constructives pour notre personnalité et pour notre ouverture sur l’autre.
Mandin termine son livre par une phrase d’espoir’ page 153’ La route continuera’ …
© Fattoum Abidi 25.8.2015.